Pendant 70 ans, les chaînes alimentaires industrialisées se sont imposées comme dominantes. Pourtant, partout dans le monde, les territoires restent essentiels dans l’approvisionnement des citoyens. Depuis plusieurs décennies, les initiatives de circuits courts partagent certains objectifs : réduire la distance entre producteurs et consommateurs, porter de l’emploi localement, revaloriser la culture culinaire, faciliter l’accès de tous à une alimentation saine. Et depuis le début des années 2000, les collectivités locales sont montées en puissance en tant que porteuses d’une vision politique de cette relocalisation, et animatrices de dynamiques locales coordonnées.
Les constats posés, paralysant par leur ampleur, sont aussi notre moteur pour agir : entre 800 millions et un milliard d’humains souffrent de la faim, pendant que d’autres souffrent d’obésité. La chaîne alimentaire, à l’arrivée dans l’assiette, produit entre un quart et un tiers des émissions de gaz à effet de serre. L’atteinte des limites environnementales menace la capacité productive. Nous avons choisi d’agir ici, à l’échelle des territoires, et nous contribuons à relever plusieurs défis urgents :
Les projets de développement local ne fonctionnent que par la contribution de tous. La construction collective ne s’improvise pas, il s’agit de fédérer les acteurs, malgré la diversité des intérêts en présence. Pour cela, nous centrons nos analyses sur la notion de système alimentaire territorialisé, pour relier enjeux locaux et enjeux planétaires, sortir des sectorisations et de l’entre-soi. Nous avons développé des méthodes de concertation sur le sujet de la résilience alimentaire qui permettent à chacun de visualiser, de s’engager, de penser en dehors des cadres habituels.
Le défi de solutions territoriales
Pour reterritorialiser nos systèmes, nous devons inventer des outils et des alliances nouvelles, en nous inspirant de l’efficience des systèmes industriels sans retomber dans leurs travers. Les collectivités locales, dans leur rôle d’impulsion et d’animation de stratégies locales, cherchent à rassembler les acteurs mais ne disposent pas de toutes les clefs, pistes techniques, compétences et langages. Nous misons beaucoup sur les partenariats avec la recherche appliquée, sur les transferts entre territoires d’expériences réussies, et sur le passage à l’échelle des initiatives les plus prometteuses.
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